Parfum mythique pour sa très forte note de tubéreuse, comme la créatrice au fort caractère Germaine Cellier savait le faire, Fracas est également connu pour avoir été "l'autre" parfum de Marilyn Monroe. C'est d'ailleurs "l'élite" qui porta en premier ce parfum, avant que le "grand public" n'en suive l'exemple, tant il fût, dans un premier temps,  impressionné par sa puissance. 

C'est qu'en effet Fracas se caractérise par son odeur de tubéreuse, fleur déja extrêmement narcotique et diffusante en soi, mais ici, de surcroît "surdosée". C'est d'ailleurs avec ce parfum où elle osa exacerber la présence d'un composant que Germaine Cellier se fît connaître, (avant de réiterer l'aventure, plus tard,  avec  l’isobutyl quinoléine dans Bandit, et le galbanum dans Vent Vert.)

Fracas est donc le premier parfum aussi ouvertement "tubéreuse", avant que d'autres ne s'en inspirent durant des décennies. Ici une note verte en tête  (salicylates de methyl) retrace l'aspect médicinal que peut avoir la tubéreuse, avant d'en explorer,  en coeur, la facette solaire et voluptueuse avec l'absolu de tubéreuse, paré ici de fleur d'oranger, assez présente, mais aussi d'acetate de styralyle et d'aldehyde C18 pour rappeler l'effet vaguement "coco" de cette fleur. D'autres fleurs blanches telles que le jasmin en exacerbent l'effet, tandis que l'oeillet lui donne une saveur très légèrement relevée, et que l'iris révèle le fond poudré et crémeux de Fracas. Du santal, du vétiver, du cédre et des muscs viennent achever la composition. 

Né en 1948, discontinué ensuite lors du déclin de la marque Robert Piguet, puis réédité en 1996, ce parfum ne peut, bien sûr, être totalement conforme à ce qu'il était après-guerre, en ce que les composants autorisés ne sont malheureusement plus les mêmes, mais la marque a veillé à ce Fracas reste autant fidèle et proche que possible de sa version originale, or c'est un pari réussi.