Dans les années soixante, le marché masculin s’ouvre difficilement aux parfums autres que les colognes et les fougères. Pourtant, Fabergé ose une fougère parti pris, et tente de faire accepter l’idée aux français au prix de millions de francs dépensés en publicité. Après le célèbre Pour un homme  de Caron, à la lavande vanillée,  Moustache de Rochas (mousse et cédrat), et les différents Vétiver, Brut apporte aux hommes sa note fougère poudrée musquée. 

Une communication sur le thème du rugby, sport éminemment masculin et viril, exposant également la part de sensibilité des hommes avec humour « Brutes, s’abstenir.». Une dualité présente dans la plupart de leurs affiches. Même si l’eau de toilette a connu un déclin dans les ventes françaises, le déodorant reste un grand succès.

La plupart des fougères ont tendance à pousser la note lavande à la propreté fraîche et aromatique. Ici elle paraît timide par rapport à la coumarine (composant principale de la fève tonka) qui est surdosée, apportant douceur sucrée, suave et poudrée ; loin des codes masculins de l’époque. Les muscs se font tout aussi imposants, arrondissant cette fougère revisitée.