Annick Goutal
Parfumeur
Annick Goutal
Parfumeur
Fille d’un confiseur avignonnais, Annick Goutal est née à Aix en Provence juste après la guerre, en 1945. Passionnée de musique classique, son enfance sera marquée par les cours de solfège et de piano et à 16 ans, en 1961, elle obtient le Premier Prix de Piano du Conservatoire de Versailles. La musique la marquera toute sa vie car elle trouvera énormément de points communs avec la parfumerie. «Je suis une pianiste défroquée, reconvertie dans la parfumerie. Dès le départ, j’ai retrouvé la même empreinte que dans mes études de piano, c’était pareil : je travaille sur un orgue [à parfums], j’ai des touches, des notes, je fais des accords, je cherche l’harmonie, il y a des dissonances. Le langage est le même que dans la musique. Je suis intimement musicienne et le serai toute ma vie.» Ne voulant pas continuer dans cette voie, elle devient mannequin à Londres, ce qui lui permet de se créer un bon réseau d’amis et de journalistes dans le milieu de la mode.
Puis, en 1976, à 31 ans, Annick Goutal part à Grasse chez Robertet pour se former aux odeurs. Elle s’est lancée avec une amie, Micheline Perrault, dans les cosmétiques à base de produits naturels et veut leur donner une odeur agréable. Après quatre ans passés à Grasse à étudier l’art subtil des compositions, elle sort son tout premier parfum, Folavril, en 1980.
En décembre de cette même année, elle ouvre enfin sa première boutique à Paris, rue de Bellechasse. 25 m² dédiés au luxe et aux odeurs, dans un esprit bonbonnière cher à Annick Goutal, où défilent ses amis et les gens en quête d’une autre parfumerie. « Le parfum c’était le jackpot. Toutes les grandes maisons cherchaient à en tirer beaucoup d’argent. De plus en plus, il cessait d’être une œuvre d’art lié à un compositeur qui vendait directement ses produits comme au temps des Guerlain, des Coty. Petit à petit, c’est devenu un travail habile pour être dans certains courants, certaines modes et surtout atteindre des objectifs mondiaux. Mais ce n’est pas une parfumerie qui me touche».



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