Les notes boisées sont des notes "charnières" de la parfumerie. Il est particulièrement rare de construire un parfum sans matières boisées, et ce, depuis les débuts de la parfumerie moderne. En effet, bien que longtemps effacées et en retrait, ces matières constituent la "colonne vertébrale" des fragrances. A l'image d'une charpente, elles donnent la structure de base sur laquelle vont s'appuyer les autres notes d'une composition. On classe les notes "bois" en 6 sous-catégorie principales : sec, humide, mousse, ambré, fumé, résiné. Ces notes ont longtemps été en retrait dans les parfums, n'étant employées que pour leurs propriétés de soutien aux autres matières. C'est toujours le cas aujourd'hui. En revanche, les notes boisées ont réellement pris de l'importance en devenant une famille dominante dans les parfums depuis 1958 avec le Vétiver de Carven, suivi de près par celui de Guerlain en 1959. Leur utilisation s'est alors démocratisée dans les parfums masculins (Gentleman de Givenchy, Farenheit de Dior, Egoïste de Chanel, Déclaration de Cartier...) et est aujourd'hui une famille masculine aussi importante que la famille fougère. Depuis quelques années des illustrations féminines font leur apparition. Chanel avait bien lancé en 1926 un Bois des Iles, mais il n'avait pas été suivi. C'est réellement avec Samsara de Guerlain en 1989 et Féminité du Bois de Sisheido (aujourd'hui Serge Lutens) en 1992 que ces notes se sont développées dans les parfums féminins, donnant naissance à Dolce Vita de Dior, Omnia de Bulgari, Le Baiser du Dragon de Cartier, l'Eau des Merveilles de Hermès... Les matières premières à disposition du créateur sont nombreuses : naturelles, synthétiques et de reproduction. Les matières les plus emblématiques sont le cèdre, le vétiver, le patchouli, le santal, l'ambroxan, le cashmeran...